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« L’euthanasie : une expérience à vivre au moins une fois selon des médecins belges »

Des médecins belges racontent l’euthanasie : une pratique normale et rassurante selon certains praticiens

Cinq médecins belges ont accepté de raconter à franceinfo la procédure d’euthanasie en Belgique. Bien que cela puisse sembler effrayant pour certains, ces médecins banalisent l’acte et le rendent rassurant.

Des conditions bien précises

L’euthanasie a été dépénalisée en Belgique depuis 20 ans. Les patients doivent faire une demande écrite, anticipée et consentie. Cette demande doit être formulée par le patient qui souffre d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique et psychologique. En 2021, 2 699 euthanasies ont été pratiquées en Belgique.

Les médecins banalisent l’acte

Yves de Locht, médecin généraliste, refuse de banaliser l’euthanasie, mais la pratique une fois par mois. Selon lui : « La décision appartient au patient ». Marc Decroly, médecin généraliste, pratique l’euthanasie en soirée. Il prend le temps de discuter avec le patient avant l’acte et rend le moment rassurant et apaisant. Michèle Morret-Rauis, oncologue de formation, témoigne avoir vécu du légèreté et de la joie dans ces consultations. Ces médecins font tout pour que l’expérience soit la plus confortable possible pour les patients.

Une charge émotionnelle difficile

Bien que les médecins essayent de rendre l’expérience la plus confortable pour les patients, l’acte d’euthanasie reste difficile pour eux. Yves de Locht explique : « Il n’y a rien de plus dur que de donner la mort, et il y a toujours un choc émotionnel ». Pour Marc Decroly, il y a un transfert entre le médecin et le patient durant l’acte d’euthanasie. Corinne Van Oost, médecin en soins palliatifs, décrit la difficulté de réaliser l’injection létale et la fatigue mentale et physique qui s’ensuit après chaque acte.

Quelques familles récalcitrantes, car souvent pour des raisons confessionnelles

Les proches qui assistent à l’acte d’euthanasie réagissent différemment : certains pleurent, d’autres ne montrent pas d’émotions, tandis que d’autres encore posent des questions après l’acte. Cependant, certains membres de famille réagissent mal et reprochent aux médecins leur acte. Dans certains cas, c’est souvent en raison de raisons confessionnelles.

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La relation avec la famille : Si le patient est accompagné de proches, certains sont plus réticents à la démarche de l’euthanasie et expriment de la peur. Le médecin précise que la souffrance familiale de perdre un proche peut s’exprimer dans l’opposition alors que le patient va mourir. Sauf que dans 85 % des cas, les patients souffrent d’une maladie qui les emportera rapidement.

La charge émotionnelle : Le docteur raconte qu’un jour, un père lui a demandé d’euthanasier sa fille de 27 ans et qu’il a pleuré. Mais un an plus tard, le père lui a dit que maintenant ils étaient liés. En réalité, plus c’est émouvant et plus c’est simple. L’euthanasie n’est pas qu’un engagement technique, c’est aussi un engagement affectif.

Les Français en Belgique : Il est rare que le Dr. François Damas prenne en charge des patients français, mais cela arrive fréquemment. De nombreux Français viennent le voir parce qu’ils ne se sentent ni entendus ni accompagnés en France, et certains sont en colère contre leur pays.

Pourquoi se contenter de finir ses jours dans la dignité quand on peut traverser une frontière ? 🙄

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