La fin de vie en France
Emmanuel Macron a reçu les conclusions de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui s’est prononcée en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Mais pas de panique, le gouvernement a déjà fait savoir qu’il n’était pas question de reprendre les propositions citoyennes sans filtre dans un texte de loi, contrairement à ce qu’il avait promis pour la convention sur le climat. Les membres de la convention espèrent seulement que leur travail sera pris en compte, pour éviter d’ébranler la confiance des citoyens envers les institutions.
Un débat national prêt à être lancé
Bien que la pression monte chez les partisans du libre choix, en particulier chez les parlementaires, Emmanuel Macron n’est pas pressé d’avancer sur le sujet sensible de l’aide active à mourir. Sa priorité est de poser les bases d’un débat ordonné et éclairé, avec beaucoup de précautions. Des groupes de travail ont déjà été mis en place pour réunir les avis des professionnels de santé, des députés et des sénateurs. Les synthèses des échanges ont été remises au président avant que la convention citoyenne sur la fin de vie ne rende ses conclusions.
Une priorité aux soins palliatifs
Avant de plancher sur un modèle français d’aide active à mourir, l’exécutif devrait répondre en priorité à la demande d’amélioration de la prise en charge des patients en fin de vie. La ministre Agnès Firmin Le Bodo prépare une instruction pour réviser la circulaire de 2008 sur l’organisation des soins palliatifs. Elle envisage également une stratégie décennale de développement des soins palliatifs et de l’accompagnement de la fin de vie, qui devrait être présentée avant l’été. Cela dit, elle constate elle-même l’inefficacité des cinq plans nationaux déployés depuis la fin des années 1990 pour atteindre une égalité d’accès aux soins. On peut donc raisonnablement s’attendre à une réussite totale de cette nouvelle stratégie !
Un modèle étranger non duplicable
Pour ceux qui se demandent si la France pourrait copier un modèle étranger d’aide active à mourir, la réponse est sans appel : non. La ministre Agnès Firmin Le Bodo en est revenue avec cette certitude après ses déplacements en Belgique, en Suisse, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. On ne pourrait pas faire un copier-coller de leur système, même si leurs pratiques sembleraient très efficaces et respectueuses du choix individuel. Mais pourquoi s’intéresser à ce qui marche chez les autres, après tout ? La France n’est-elle pas un pays réputé pour sa grande capacité à se réformer ?