Fonds Marianne : la subvention à l’association de Mohamed Sifaoui dans la tourmente
Vous pensiez que l’argent public était géré de manière transparente et équitable ? Erreur ! L’affaire de la subvention accordée à l’association de Mohamed Sifaoui pour lutter contre le séparatisme a mis en lumière les dysfonctionnements du fonds Marianne. Voici les points clés à retenir :
Des subventions attribuées de manière opaque
Le traitement réservé à l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), l’association dirigée par Mohamed Sifaoui, a soulevé des doutes sur l’équité et la transparence du processus d’attribution des subventions. En effet, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par Christian Gravel, aurait accordé un traitement privilégié à l’USEPPM. Les projets lauréats, dont l’USEPPM, ont été réorientés vers le fonds Marianne après avoir fait une précédente demande de subvention dans un autre cadre. De plus, l’objet de l’association était éloigné de la lutte contre le séparatisme. Or, l’association a tout de même reçu 355 000 euros, la somme la plus importante du fonds Marianne.
Des irrégularités dans l’utilisation de la subvention
Si l’IGA établit que la qualité des publications sur les réseaux sociaux et internet est inférieure à la production prévue, leurs conclusions sont encore plus sévères sur l’utilisation de l’argent alloué à l’association de Mohamed Sifaoui. Des locaux loués sur l’avenue Montaigne auraient été très peu utilisés et des doublements de salaires ont été observés pour les deux principaux porteurs du projet, dont le président de l’USEPPM, dont l’activité à mi-temps se limitait pourtant à la gestion administrative. Le financement de 11 abonnements téléphoniques mobiles, dont neuf n’ont jamais été utilisés, est également contesté. Le remboursement de la moitié de la somme allouée est envisagé.
De possibles infractions pénales relevées
La gestion du fonds Marianne est si opaque qu’elle pourrait être considérée comme une infraction pénale. Un cas de faux et usage de faux est cité dans le rapport de l’IGA, la liste des administrateurs versée au dossier de candidature ne mentionnant pas l’identité d’un des porteurs du projet, pourtant administrateur. Les doubles salaires versés certains mois ont également soulevé des interrogations. Le Parquet national financier a ouvert une information judiciaire sur cette affaire.
Un service gouvernemental mis en cause
L’IGA ne s’est pas seulement penchée sur l’association de Mohamed Sifaoui, elle a également évalué l’action du CIPDR dans cette affaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le service gouvernemental a été critiqué pour son manque de vigilance et de suivi de l’exécution de la subvention versée à l’USEPPM. Le défaut de vigilance s’est également poursuivi une fois la subvention attribuée. Le rôle de Marlène Schiappa n’est pas directement remis en cause dans ce rapport, mais le comité de sélection des bénéficiaires du fonds, dont la composition exacte reste floue, comprenait au moins deux de ses conseillers et son directeur de cabinet, Sébastien Jallet.