Procès en appel d’Alexandre Benalla : quand la contrition rencontre la contestation
Le fameux Alexandre Benalla a fait de nouveau face à la justice devant la Cour d’appel de Paris, pour répondre des actes de violence qu’il a commis lors de la manifestation du 1er mai 2018. Mais l’ancien chargé de mission de l’Elysée n’est pas du tout disposé à tout accepter facilement. Il reconnaît certains faits, pour mieux contester d’autres. Comme quoi, on peut être contrit et contestataire à la fois…
Une contrition bien dosée
Alexandre Benalla a commencé la séance en faisant sa mea culpa comme il faut. Il a reconnu qu’il avait utilisé ses passeports diplomatiques après son licenciement pour faute, qu’il avait falsifié un passeport de service, et qu’il avait commis l’erreur fatale de porter une arme de poing illégalement. Pour ce qui est de cette gaffe sur les réseaux, il avoue : « J’ai manqué de discernement et de professionnalisme ». Par contre, le reste, euh pas vrai.
Contester pour mieux régner
Ainsi, lorsqu’on lui présente les preuves vidéo de ses violences volontaires sur des manifestants lors du 1er mai 2018, Alexandre Benalla persiste et signe. Bien sûr, il regrette, mais pas ce qu’on croit : « Oui, j’ai eu des gestes maladroits, malencontreux, concède le prévenu, mais c’était dans le but de l’interpeller, je tentais de bien faire. Je conteste toute violence volontaire. » Ah ok, on pige. Il conteste, donc c’est de la légitime défense, hein ? Pourquoi pas…
Et pendant ce temps-là, Vincent Crase
Pendant que son coprévenu se bat sur tous les fronts, Vincent Crase semble prendre la fuite en avant. L’ancien monsieur sécurité d’En Marche décrit une vie de paria, sans emploi, sans revenu, aidé par ses parents, en plein divorce. Même son nom lui ferme des portes, à tel point qu’il habite désormais à Dakar, loin du tumulte parisien. Bien sûr, Alexandre Benalla lui-même se permet de lâcher que sa vie à lui, c’est beaucoup mieux : il travaille désormais pour une ONG suisse, gère la crise en Ukraine, touche un salaire de 7 350 francs suisses net (un peu plus de 7 500 euros) et porte des chemises blanches. Même pas jaloux.
Mais on va finir par le croire…
Au final, ce qui reste le plus marquant dans cette affaire, c’est peut-être cette phrase lâchée par Alexandre Benalla lorsqu’on lui demande comment il avait pris connaissance de la manifestation du 1er mai 2018 : « Je ne regardais pas BFM-TV ce jour-là. » Non, sans blague ?