Parcoursup : des lycéens limités dans leur choix d’orientation post-bac
Les résultats de Parcoursup tombent et déterminent toute une vie professionnelle. Cependant, pour les jeunes issus de territoires ruraux ou isolés, une barrière financière s’est établie bien avant celle des algorithmes. De nombreux lycéens limitent ainsi leur choix d’orientation post-bac en raison du coût élevé de la vie et de l’éloignement familial.
Le coût de la vie en grande ville
Les familles des territoires ruraux ou isolés font face à une inflation galopante et un marché locatif en tension, constituant une difficulté supplémentaire pour le financement des études. Selon une étude de 2019 de la Fondation Jean-Jaurès, 52% des foyers ont la possibilité de financer un logement en dehors de la région ou de l’académie du jeune, un chiffre qui descend de huit points pour les foyers ruraux.
Tableau : Pourcentage de foyers pouvant financer un logement en dehors de la région ou de l’académie du jeune
Territoires ruraux ou isolés | Tous les foyers |
---|---|
44% | 52% |
Des inégalités territoriales d’accès à l’enseignement supérieur existent, puisque le taux de diplômés réduit globalement à mesure que l’on s’éloigne des grandes villes, en particulier le long de la diagonale Bordeaux-Nancy, pointe un rapport de la Cour des comptes publié en février.
Le coût émotionnel et affectif
Au-delà de la question financière, les ambitions des jeunes ruraux subissent également d’autres obstacles. Les jeunes ruraux sentent souvent un vrai coût émotionnel et affectif à quitter leur environnement familial et leur terroir. Ils ont peur de ne pas se sentir à leur place dans une ville qu’ils ne connaissent pas. 42% des jeunes de zones rurales ont le sentiment de ne pas avoir été suffisamment informés des possibilités d’orientation, contre 32% pour les jeunes d’agglomération.
Tableau : Sentiment de jeunes de ne pas avoir été suffisamment informés des possibilités d’orientation
Zones rurales | Agglomérations |
---|---|
42% | 32% |
Des études plus courtes pour les ruraux ? Un choix stratégique selon un expert
Le Conseil Économique, Social et Environnemental (Cese) a publié une étude révélant que les jeunes ruraux auraient tendance à faire moins d’études que les jeunes urbains. Mais Clément Reversé, expert en études de sociologie, souligne que les gens de la campagne sont simplement plus conscients de leur avenir professionnel, contrairement aux citadins qui ne pensent qu’à faire la fête.
D’après cette étude, seulement 7,3% des jeunes de 18 à 29 ans en milieu rural très peu dense ont obtenu un master ou un doctorat, contre 15,4% pour les citadins. Mais bon, qui veut faire partie de l’élite intellectuelle de toute façon ? Pas nous, les habitants de la campagne.
En réalité, les ruraux ont un rapport logique entre formation et emploi, le tout en lien avec leur territoire. Ils ne veulent pas quitter leur vache, leur tracteur et leur champ, c’est tout. Faire des études plus courtes est donc un choix stratégique pour eux. Pendant ce temps, les urbains se bouchent les artères en se goinfrant de burgers à la chaîne.
Bref, rien à voir avec un manque d’ambition professionnelle. Les gens de la campagne savent juste ce qu’ils veulent de la vie. Les citadins n’ont qu’à bien se tenir.