Résumé de l’élection présidentielle en Turquie :
Dimanche 14 mai, les Turcs sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président, mais c’est surtout un référendum pour ou contre Erdogan, l’éternel au pouvoir depuis vingt ans. Pour cette élection, il s’est tourné vers les partis islamistes d’extrême droite pour former l’Alliance populaire. Son principal opposant est Kemal Kiliçdaroglu, le social-démocrate discret favori qui promet un virage démocratique en cas de victoire. Erdogan est menacé, non seulement par la crise économique, mais aussi par une opposition pour la première fois unifiée. La victoire personnelle d’Erdogan n’est pas assurée, selon Ahmet Insel, politologue et éditeur turc.
Les candidats en lice :
- Recep Tayyip Erdogan : président sortant, conservateur nationaliste et islamiste.
- Kemal Kiliçdaroglu : social-démocrate à la tête d’une coalition inédite de six partis.
- Sinan Ogan : ancien député d’extrême droite qui dirige une coalition de cinq groupes ultranationalistes.
- Muharrem Ince : instituteur de 59 ans, il a retiré sa candidature trois jours avant le scrutin pour éviter d’être la cause de la défaite de l’opposition.
Les enjeux de l’élection :
- Enjeu principal : référendum pour ou contre Erdogan.
- Politique extérieure : le président sortant mène une guérilla dans les régions kurdes du pays, l’opposition n’a pas encore abordé la question.
- Situation économique : la population est durement frappée par l’inflation, qui avait atteint le pic de 85% en octobre 2022. L’opposition promet de ramener l’inflation à un chiffre d’ici deux ans.
- Séismes du 6 février : chaque candidat veut se présenter comme celui qui pourra réparer le pays, même si l’arrivée tardive des secours dans les zones frappées a été critiquée.
- Question kurde : le gouvernement d’Erdogan s’en prend à la minorité kurde, l’opposition accuse Erdogan de stigmatiser cette minorité.
La course à la présidence en Turquie : élire un nouveau dirigeant ou continuer avec Erdogan ?
Les élections présidentielles turques du 14 mai 2019 se résument à une bataille entre le conservateur nationaliste en place depuis 20 ans, Recep Tayyip Erdogan et le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu. Les sondages indiquent une course très serrée, la victoire personnelle d’Erdogan n’étant pas assurée.
Si Kiliçdaroglu est élu, il promet de renouveler la démocratie turque en revenant à une structure parlementaire et en améliorant les relations avec les Kurdes.
Les électeurs se demandent s’il est possible de réparer la Turquie face à la crise économique et les séismes meurtriers auxquels elle a été confrontée ces derniers mois.
La politique étrangère de la Turquie pourrait être affectée par la victoire de l’un ou l’autre des candidats
Si l’opposition l’emporte, peu de changements sont attendus dans la politique étrangère turque d’après Jana Jabbour. Toutefois, l’opposition espère renouer les relations avec l’Union européenne et normaliser les relations avec la Syrie voisine pour faciliter le retour des réfugiés sur le sol turc.
Sous Erdogan, la Turquie est devenue un acteur important sur la scène internationale, mais le risque de fraudes est toujours présent, surtout après les accusations portées par les observateurs européens lors du référendum de 2017.
Tableau des principales forces politiques impliquées dans les élections législatives
Parti | Pourcentage d’intentions de vote |
---|---|
Alliance de la nation de Kiliçdaroglu | 40,5% |
Alliance de l République d’Erdogan | 41% |
Parti de la gauche verte | 10,3% |
L’alliance de la gauche, incluant le parti pro-kurde, pourrait jouer le rôle de tiers arbitre au Parlement.
Risque de fraudes durant les élections
Le risque de fraudes est présent pour ces élections, les observateurs européens surveillent de près le processus. L’opposition mobilise également plus de 300 000 observateurs pour dépouiller les bulletins de vote et éviter tout abus de la part du gouvernement actuel.