Crise de l’hôpital : le plafonnement des rémunérations des médecins intérimaires inquiète
Dans un nouvel épisode de la saga sans fin de la crise de l’hôpital public, la mesure de plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires inquiète. Si certains espèrent mettre fin aux tarifs élevés des remplaçants, d’autres sont convaincus que cela conduira à un départ massif des praticiens et à des conséquences désastreuses sur les services de santé publique.
Indispensables médecins intérimaires
Le nombre exact de médecins employés sous ce statut est inconnu, mais leur rôle clé n’est pas à démontrer. Le manque de personnel a conduit à une augmentation significative du recours aux intérimaires et à la hausse de leur rémunération. Cela a eu pour conséquence d’aggraver les budgets des hôpitaux et d’approfondir les différences avec les praticiens titulaires. Si la mesure de plafonnement se confirme, un grand nombre de praticiens intérimaires pourrait décider de partir, ce qui serait désastreux pour le fonctionnement des services de santé.
Réforme : ces méchants médecins intérimaires
Les sympathiques partisans de la réforme ont l’impression que les médecins intérimaires pratiquent des tarifs bien trop élevés. Pourtant, ces derniers ne font que prendre leur part dans une concurrence qui est le résultat d’un manque de personnel. Le plafonnement est donc une mesure qui ne règle rien, car il ne s’attaque pas aux causes profondes de l’intérim médical. Qu’importe, il est toujours plus facile de s’attaquer aux méchants intérimaires pour se faire valoir.
Les médecins intérimaires sont mal lotis
Bien sûr, les médecins intérimaires sont très bien payés, mais ce sont aussi des professionnels soumis à une grande pénibilité. Et cela, on n’en parle jamais. Effectuer des gardes de 24h consécutives dans des établissements différents, cela mérite une certaine récompense. Mais toujours est-il que si les médecins décident de ne pas accepter le nouveau plafond de 1 390 euros, ils pourront se tourner vers les contrats de contractuels de motif 2 qui offrent une rémunération plus importante.
Le gouvernement panique
Le gouvernement est sur le qui-vive avec cette mesure et tente de trouver des solutions pour réduire les risques de fermetures de services. Il a donc décidé d’augmenter la prime de solidarité territoriale de 30 % pour les médecins hospitaliers qui acceptent de dépanner des hôpitaux de leur région. Ainsi, ils pourraient toucher jusqu’à 2 200 euros brut pour une garde de 24 heures le week-end et 1 700 euros brut en semaine. Cette augmentation risque d’ailleurs d’encourager les titulaires à passer à temps partiel pour faire de la solidarité territoriale sur le temps libéré. Drôle de solution pour un gouvernement qui prétend s’attaquer aux problèmes de l’hôpital public.
Intérim : Les gardes de nuit ne suffisent pas
Le ministre de la Santé a annoncé la mise en place de gardes de nuit pour résoudre la crise de l’intérim dans les hôpitaux. De quoi enrayer la fuite des jeunes et même des gens de 40 ou 50 ans vers l’intérim, selon le ministre. Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, estime que cette solution ne suffit pas pour traiter la source du problème de l’intérim dans les hôpitaux. Il faudra travailler sur leur attractivité pour encourager les médecins à rester.
Les annonces de François Braun ne suffisent pas !
Revaloriser la prime de solidarité territoriale n’est pas suffisant pour encourager les médecins à rester et travailler plus. Selon Marc Noizet, cela va plutôt à l’encontre des aspirations des médecins à disposer de plus de temps libre. D’ailleurs, les titulaires des hôpitaux ne sont pas satisfaits de la hausse de 20% concédée aux intérimaires.
Les médecins titulaires mécontents
Les médecins titulaires se plaignent de la hausse de 20% pour les intérimaires. Certains ne sont pas satisfaits des insultes et du mépris dont ils sont victimes, sans oublier la dévalorisation des métiers de la santé.
Si on était simplement intéressés par l’argent, on pourrait céder. Mais il reste les insultes, le mépris, la dévalorisation…